lundi 17 septembre 2007

Au quotidien



Voilà trente cinq ans que la FANA existe. Aujourd'hui située dans le quartier populaire de Suba. Pas vraiment un endroit pauvre. Disons plutôt une sorte d'équivalent local d'un Aubervilliers.




Trente-cinq années, et des centaines de milliers de familles de par le monde, qui témoignent de leur attachement au lieu, dans un insolite hall of fame, où le goût le plus affreusement douteux va de paire avec une sincérité touchante.

Et il est vrai qu'on laisse un peu de nous là-bas. Tout comme, vous l'aurez sans doute compris, la Colombie, à jamais, restera un pays à part pour nous.




Au quotidien, un orphelinat est un monstre à nourrir, largement financé (presque exclusivement en fait), par les dons des associations de parents adoptants.

C'est bien-sûr suivre et s'occuper des enfants. Depuis leur naissance, parfois.




Jusqu'à ce qu'ils s'en aille vers d'autres pays. D'autres bras...




Mais entretemps, c'est leur donner un foyer qu'ils savent devoir quitter un jour. C'est les aimer du mieux possible, sans les laisser s'attacher. C'est les éveiller, et leur donner le meilleur départ possible dans la vie. Et parfois aussi, c'est panser les plaies.




C'est pourquoi, en dépit du côté insupportablement adolescent post-rimbaldien d'une figure de style telle que l'oxymore, c'est presque une triste joie que l'on ressent ici. Partagée entre le bonheur des enfants, et le nécessaire provisoire de ce qui est, pour certains, le premier hâvre de paix qu'ils connaissent.




C'est un drôle de lieu, où l'on vient heureux et dont on repart étrangement grave. Un lieu d'immenses joies passées, dont les fumerolles hantent encore les couloirs, et vous remplissent d'une sorte de langueur.

J'ai fait visiter ce matin à Elias, certains des endroits où il a été durant son bref séjour ici. Sensation presque schizophrène, que de revoir mon fils, revenu là. Et je me demande, évidemment, ce qu'il en est pour lui dans sa caboche de gamin de quatre ans ?


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