jeudi 30 août 2007

Soleil



Journée ensoleillée, alors sortie avec Elias au Museo de El Chico. Plutôt son parc. Une pente herbue, semée de grands arbres et de jeux pour les gamins. Sous la lumière crue du soleil de montagne, l'endroit est assez enchanteur.

Sur la bordure nord du parc, deux buildings de briques rouges, fins, racés, partent à l'assaut de la pente et défient les palmiers géants qui, pourtant, accrochent sans problème leurs cîmes au niveau du dixième étage.




L'endroit doit être paradisiaque. Très caractéristique du nord de la ville. Le coin le plus nettement bourgeois de Bogota.

Le long de l'avenue qui longe ce parc, on ne croise pas grand monde, si ce n'est les dog sitters. La mode, comme chez nous, est au golden retreiver. On ne me retirera d'ailleurs pas de l'idée, que c'est là encore, un symptôme de l'universalisation des goûts, par surgeon de culture américaine. Mais bon... bref. Tout comme la société, la ville est très statifiée, et si le plan à l'américaine est de rigueur, la topographie humaine en est très différente. Plus drastique. Au sud, les pauvres ; au nord, les riches. Ce qui fait que, étrangement, le centre ville se trouve livré à la modeste classe moyenne. Une classe moyenne qui ne réprésente que 30% de la population, mais fait figure d'exception sur le continent sud-américain.



Tout au sud, sur les contreforts de la montagne (si vous cliquez pour agrandir cette photo, vous pourrez les apercevoir), se sont les quartiers d'invasion – on prononce "inBasion" –, l'équivalent bogotanos des favellas brésiliennes. Jusque très récemment, les maisons y poussaient sans ordres, au gré de la place qui ne manquait pas de se faire lorsque tombaient en ruines les cabanes bricolées avec des morceaux de plastique et des tôles de récupération.

Aujourd'hui, toutefois, les autorités municipales, ont décidé d'officialiser ce qui n'était finalement qu'une zone d'accrétion pour tous les provinciaux encore attirés par le lustre de la capitale, et qui finissaient là, dans la misère la plus noire. La municipalité de gauche a tracé des rues, amené l'eau et l'électricité, et aidé au financement de l'achat de petites maisons en dur, les Colombiens, préférant être propriétaires (résidu d'une mentalité très XIXème siècle, encore bien présente dans le pays, et ce, à bien des égards).

Bien entendu, c'est une mesure intéressante, mais qui ne fait 1) que repousser le problème dans le temps et 2) le déplacer géographiquement, vers l'est. Mais au final l'éducation et l'alphabétisation dans ces barrios restent largement insuffisantes. Et sans cela, la situation ne pourra que perdurer.

Et faire perdurer les problèmes – comme le rapport à la violence et à la force – est un peu un mal endémique ici.



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je découvre et je dis bravo. Content de voir ces photos, content de lire ces carnets, content de rencontrer Elias et Sarah (et vous allez vous foutre de moi, mais la photo de Sarah a des airs d'Eric, genre Eric faché, c'est rigolo). Content, quoi.
Et gagatisez sans souci, on se sent moins seul.
Et allez voir aussi les photos de Colombie de Martin sur http://www.martin-barzilai.com
Et hop.
Et bises.
Pat

Ici et là-bas a dit…

Et je plussoie au conseil de mon excellent camarade, allez voir les photos de Martin Barzilai.

Elles sont somptueuses !