jeudi 6 septembre 2007

Men at work



Bogota est un chantier. Un vrai... de BTP. Depuis quatre ou cinq ans, la ville est la proie des promoteurs.




Après un moratoire de quelques années, la municipalité à de nouveau autorisé la construction de nouveaux immeubles, et c'est depuis une véritable frénésie immobilière. D'autant plus frénétique, que l'économie étonnamment florissante du pays, attire à nouveau les capitaux colombiens qui, jusque là, étaient investis à l'étranger. Ce que l'on appelle la remesa.




Sur les sommes conséquentes réinvesties dans le pays, le gouvernement admet lui-même l'existence d'un excédent de près de trois milliards de dollars dont l'origine demeure totalement inexplicable. D'un strict point de vue comptable, j'entends.

Et de fait, il faut savoir que le rendement de l'argent sale, dans le circuit de blanchiment classique, est de l'ordre de 15%. Pour un million de dollars injecté, l'aventureux entrepreneur n'en récupère guère que 150 000. Certes parfaitement légaux, mais qui ne suffisent pas à faire complètement oublier les 850 autres de faux frais. L'immobilier ouvre donc de nouvelles et alléchantes perspectives pour laver son argent.




Je l'ai déjà dit, ici, on construit vite. Habituellement les murs porteurs et les plateaux des étages, sont en béton, le reste en briques rouges. Les mauvaises langues disent que les immeubles grandissent d'un étage par jour. Il est vrai que les corps de métiers s'y croisent, plus qu'ils ne s'y succèdent. Les électriciens câblent au premier pendant que les maçons cloisonnent le second et que les terrassiers coulent la dalle du quatrième.




Résultat, des immeubles à l'architecture austère – cubique – qui poussent comme du chiendent, offrant des appartements tout équipés (écrans plasma, douche à jets, etc...), mais bourrés de malfaçons. En appliquant les vieilles recettes de la mafia américaine, à base de matériau de mauvaise qualité, de finitions bâclées, de travail au noir, de pot-de-vins, etc..., le revenu de l'argent sale avoisine ainsi les 50%.




Il va sans dire, qu'aux salaires dérisoires auxquels ils sont payés, et compte tenu des conditions de travail, les petites mains, elles, ne trouvent rien à y redire.


2 commentaires:

Sophie L a dit…

Eric,
Il faut que je te dise...
J'en ai parlé à Flo au téléphone l'autre jour et je ne sais pas si elle t'a transmis ce que je lui ai dit...
Ton blog... J'adore !
Tout d'abord, c'est un véritable régal de te lire.
Tes photos sont belles.
J'apprends un tas de choses...
Je suis impatiente chaque jour de venir voir sur ce blog ce que tu partages avec nous.
Merci,
Sophie L

Céline a dit…

C'est un vrai, ce blog est un réel moment de lecture-plaisir ;-)

Céline.